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Du 1er au 28 février 2015

Signature d’une convention de partenariat entre la Fondation Nationale
des Musées et le Musée des Beaux Arts de Montréal

Une convention de partenariat                Montréal est l’un des premiers éta-          aussi, en vertu de ce partenariat, à       toute autre activité de portée cultu-       de cette convention de partenariat
a été signée, récemment, entre la            blissements muséaux en Amérique              mettre en place dans le cadre de leurs     relle, scientifique et artistique d’in-     avec l’un des plus grands musées de
Fondation Nationale des Musées               du Nord à former une collection              missions des projets communs tels          térêt commun, de la réalisation de          l’Amérique du nord et du Canada,
(FNM) et le Musée des Beaux Arts             encyclopédique qui compte plus               que le développement et le rayon-          prêts et de dépôts d’oeuvres d’art          ajoutant qu’elle va permettre à la
de Montréal (MBAM), en présence              de 41.000 œuvres, de l’Antiquité à           nement des collections des deux            entre les deux parties pour l’organi-       Fondation Nationale des Musées de
d’une pléiade de personnalités maro-         nos jours. Elle comprend des pein-           institutions, à travers l’organisation     sation d’expositions, outre la présen-      bénéficier de la très grande expé-
caines et canadiennes oeuvrant dans          tures, des sculptures, des œuvres            d’expositions dédiées à la promotion       tation de conseils en conservation et       rience et de l’expertise du MBAM,
le domaine de la culture et des arts.        graphiques, des photographies et des         de l’art et de la culture au Maroc et      en restauration d’objets d’art issus        notamment en matière de formation.
Signée par M. Mehdi Qotbi, prési-            objets d’arts décoratifs, déployés           au Canada, l’échange des expertises        des collections de la FNM par les           Cette convention de partenariat per-
dent de la FNM, et Mme Nathalie              dans quatre pavillons, dont un dédié         technique, logistique, artistique et       spécialistes du MBAM.                       mettra aussi à la FNM d’avoir une
Bondil, Directrice et conservatrice          aux cultures du monde et un autre à          scientifique, le développement des         En vertu de cette convention, les           porte d’accès culturelle encore plus
en chef du MBAM, cette convention            l’art international.                         connaissances et des compétences           deux parties signataires s’engagent         grande sur l’Amérique du Nord,
s’assigne pour principal objectif de         Aux termes de cette convention, les          professionnelles et la mise sur pied       notamment à mettre en place un              en particulier sur le Canada, via le
renforcer la collaboration et le parte-      deux parties s’engagent à coopérer           de programmes de formation dans            comité de suivi et d’évaluation,            Musée des beaux arts de Montréal,
nariat entre les deux institutions dans      dans les domaines de la formation,           le domaine de la muséologie et de la       composé de membres représentant             une métropole multiculturelle où vit
les domaines culturel et artistique et       de la recherche, de la restauration          muséographie.                              la FNM et le MBAM qui tiendra               une importante communauté maro-
d’intensifier les échanges culturels         et de la préservation du patrimoine,         Les deux institutions conviennent          au minimum une réunion tous les             caine attachée à l’art et à la culture
dans le domaine muséal entre le              ainsi que dans le cadre de projets           aussi de la mise en place de pro-          quatre mois.                                de son pays d’origine.
Maroc et le Canada.                          scientifiques et culturels conjoints.        jets médiatiques, l’organisation de        Dans une déclaration à la MAP, M.
Le Musée des Beaux Arts de                   La FNM et le MBAM s’engagent                 conférences, de colloques ou de            Qotbi s’est félicité de la signature

Festival Couleurs de Doukkala

15 longs métrages sélectionnés pour la compétition

Ils étaient plus d’une centaine à s’être     mille valeurs. Houcine Talal, Abdellah       un état d’esprit et un état de cœur.       peinture l’insaisissable, cette ambiance    figurative du Nord
déplacés. Ils ont bravé ce froid pinçant     Dibaji, Ahmed Ben Yessef et Hicham           Chaque personnage également a sa vie,      dont laquelle baigne l’environnement        Ahmed Ben Yessef est l’un des artistes
les corps. Ils sont venus de partout du      Naji ont les heureux élus en attendant       a sa place voire un côté de la magie.      dans lequel il vit. Les lignes, telles des  pionniers sur la scène artistique natio-
Royaume et d’outre- mer. De tout âge et      d’autres dans les années à venir.            Il est important de donner  la magie à     failles transformantes, participent au      nale et internationale. Ses peintures,
de tout bord de l’art, on lisait dans leurs  Houcine Talal, peintre de la solitude        l’expression. Dans chaque personnage,      mouvement d’ensemble et a l’exagé-          dessins, gravures et photographies
yeux une joie indescriptible. Une joie,      et de l’essentiel                            il y a une étrange beauté », confie Tala.  ration de l’expression. Elles structurent   décrivent le parcours de cet artiste
non pas uniquement pour participer à         Les enfants de célébrités sont sommés        Loin de toute ressemblance ou répéti-      la toile sans apparaitre, inondées par      allant des premières études à l’Ecole
cette fiesta artistique réunissant plus      de se faire un prénom. Houcine, lui,         tion stéréotypée, la peinture de Tallal,   la couleur qui les transgresse. L’action    des beaux-arts de Séville jusqu’aux
d’une soixantaine d’artistes- peintres       s’obligeait à faire un nom. C’est chose      comme écrivait le critique d’art Denise    du peintre s’apparente a la remon-          pièces monumentales récentes. «Ce
et de poètes du « Zajale » représentant      faite et sa reconnaissance est acquise,      Divrone, est une peinture d’évasion        tée d’un magma profond, agite par           travail traduit mes expériences person-
25 pays du bassin méditerranéen, mais        au point de s’affirmer comme artiste         aux frontières de l’art figuratif, une     l’amour, et qui se met en place. Il         nelles et indique l’homme et les muta-
surtout de retrouver des visages- amis       incontournable du paysage pictural           interprétation subjective de la réalité    faut fixer le regard pour distinguer les    tions de la vie», indique Ahmed Ben
qu’on n’a plus revus depuis un bout de       marocain. L’homme est taciturne, téné-       objective. Le spectateur, en abordant      formes et les figurants qui occupent        Yessef. Bien au-delà de l’hommage
temps. Ils étaient là, également, pour       breux. Est-ce parce que ses « portraits      son œuvre, doit savoir qu’il va vers la    l’espace. Brute et envahissante la pein-    mérité, Ben Yessef entend mettre en
donner à cette devise du thème choisi        imaginaires », « les artistes voyageurs      rencontre de cette vision, sinon il ne     ture se saisit de l’espace de la toile:     exergue les étapes et outils décisifs qui
« Doukkala, pont de la rencontre des         de nuit » et autres peintures chantent la    peut la comprendre. Son acte pictural      le noir reste pour la masse, la foule,      ont forgé le style de Ben Yessef. « Mes
cultures » son véritable sens et pour        solitude ? Les couleurs vives mais aussi     n’a pas la prétention de reproduire  la    la multitude quand il est compact.          créations s’appuient sur les œuvres
la mettre dans sa dimension humaine          la sombritude des visages traquent des       réalité visible, il essaie de saisir la    S’il s’élève vers les tons pastel c’est     de la collection privée de l’artiste,
réelle dans un contexte Marocain en          interrogations où l’onirique et le sen-      beauté spirituelle édictée dans les états  pour métamorphoser la rigidité du plan      significatives de son attachement à des
mouvance. Le Maroc est devenu une            suel s’entremêlent paisiblement. Ne          d’âme, en   rendant  l’invisible visible.  sur lequel l’expression s’effectue en       sujets aussi chers que les portraits de
référence culturelle incontournable à        dit –il pas que chaque personnage peint      En 1984, Feu SM Hassan II  lui a écrit :   lui donnant une troisième dimension,        ses proches, ou encore sur des choix
traves son patrimoine historique, por-       est un état d’âme. Personnage tiraillé et    «Ces tableaux qui témoignent du degré      celle de la profondeur, de l’immensité.     décisifs de motifs récurrents, telle la
teur de germes fertiles au dialogue des      tourmenté, nos sens s’en réjouissent.        de perfection jamais atteint par l’art     L’itération de cette composition met        colombe. Autant de strates profondes
civilisations. Les villes d’El Jadida et     Illustre icône de la peinture maro-          pictural marocain, grâce à votre labeur    l’ensemble en mouvement. Le peintre         que l’âme de l’artiste traverse, pour
d’Azemmour, le portail de l’intersec-        caine contemporaine,  l’artiste Talal        acharné et à votre ténacité opiniâtre de   joue par touches pour faire vibrer l’at-    nous en laisser l’empreinte. D’ailleurs,
tion, par excellence, des civilisations,     a  été décrit par le critique d’art Alain    poursuivre avec constance, un effort       mosphères de ses bruits et de ses sons      Ahmed Ben Yessef est l’un des prin-
des cultures et de la gouvernance de         Flamand comme «l’un des plus grands          de recherche soutenu  par une maîtrise     qui accompagnent le mouvement des           cipaux piliers de l’école figurative du
la diversité se positionne aujourd’hui       peintres marocains ; peintre de la soli-     adéquate de votre technique, honorent      occupants de cet espace qui se struc-       Nord. Son style, à lui seul, est une
comme étant un territoire intelligent        tude et de l’essentiel par excellence».      le Royaume ».                              ture par des lignes enracinées dans le      école. «Son œuvre humaniste, porteuse
qui peut assurer la durabilité de toutes     Et d’ajouter : «Peintre des foires ora-      Abdellah Dibaji ou l’abstrait des          magma profond et élancées vers l’hori-      de paix et d’espoir, lui vaut la recon-
ces dimensions. Rendez-vous a été pris       geux, peintre des couleurs vives, Tallal     contours                                   zon multicolore. Des senteurs se déga-      naissance internationale et une place
les 22, 23, 24 et 25 janvier à El Jadida     sait aussi se mettre à l’écoute de la nuit.  Natif d’Azemmour en 1952, Abdellah         gent et donnent a l’œuvre de Dibaji         parmi les artisans du dialogue inter-
et à Azemmour, pour savourer les plai-       Si sa peinture sensuelle est dramatique,     Dibaji a étudié à l’école des beaux arts   une vie, celle que le citoyen observe       culturel». Après des études aux Beaux-
sirs d’un voyage sensoriel aux couleurs      si sa peinture intellectuelle est onirique,  de Tétouan avant de rejoindre Liège et     dans son quotidien. C’est ainsi que         arts de Tétouan, l’artiste s’est installé
de 25 pays arabes et européens. Ce           sa peinture réaliste est franchement         son académie des beaux arts. Ses toiles    Dibaji exprime son amour, sa peine,         à Séville en 1967 grâce à une bourse
deuxième festival sera, encore, le lieu      tragique». Quant à Jean Bouret, célèbre      ont fait le tour du monde. L’homme         sa souffrance, sa révolte ou son espoir.    pour la prestigieuse Ecole supérieure
de tous les échanges, de toutes les          critique d’art français,  il disait  de lui  explore l’imaginaire citadin qu’il res-    Au risque de se tromper Dibaji est          des beaux-arts Santa Isabel de Hungria.
générations d’origines confondues et         dans «les lettres françaises», à l’occa-     titue aux travers de ses rumeurs, ses      enthousiaste, au moins par et dans sa       Cet artiste s’est distingué très tôt par
où les valeurs de paix et de solidarité,     sion de l’exposition de ses travaux  en      mouvements et ses lumières. Dans           peinture. L’interrogation que suscite le    des aptitudes exceptionnelles au dessin
d’ouverture et d’humanisme seront au         1967 à la Galerie «La Roue» à Paris, en      une succession de plans, l’artiste mêle    regard sur la toile s’accompagne d’un       et à la peinture et une acuité dans l’ob-
centre de cette aventure humaine et          faisant référence à la place de l’imagi-     habilement des éléments de compo-          optimisme qui se développe au fur et        servation du réel. Il a raflé plusieurs
citoyenne.  L’Association ‘’Azzouhor’’       naire dans  sa peinture : «Les tableaux      sition et des graphismes inspirés de       a mesure que la lecture de l’expression     prix dans son parcours. Il a été décoré
pour l’Art et le patrimoine d’’Azem-         réunis ici sont d’une étrange beauté.        notre quotidien, et met en avant une       artistique arrive a distinguer les choses   par feu SM le Roi Hassan II à Rabat
mour et l’Association Régionale de           Je ne sais pas pourquoi ils m’ont fait       foule humaine qui suggère à travers        communes, connues et reconnues dans         en 1993 et par SM le Roi Mohammed
l’Art et de la Culture sont le pont          penser à William Blake, mais c’est           ses touches délicates, ses mouvements      cette ambiance ou la ruralité se dis-       VI à Madrid en 2000. L’artiste-peintre
des opportunités et des initiatives qui      ainsi et je n’y peux rien, même pas une      et ses postures, les maux actuels et la    pute avec l’urbanité: métamorphoses         figuratif Ahmed Ben Youssef est aussi
œuvrent pour un Maroc bio, stable            tentative d’explication».                    réalité de notre société moderne. Entre    de l’espace dans l’attente de celles de     celui qui immortalise les grands ren-
et compétitif. La dimension culturelle       En 1971, René Huyghe, éminent pro-           ce que perçoivent l’œil et l’interpré-     ses occupants. Une ligne électrique qui     dez-vous de notre Histoire grâce à nos
occupe une place en avant dans les           fesseur au Collège de France et à            tation que le cerveau en fait s’inscrit    coupe l’horizon avec un lampadaire          billets de banque de cent dirhams qui
activités de ces deux associations qui       l’Ecole du Louvre de Paris et historien      l’art d’Abdellah Dibaji. Il cherche la     qui éclaire ou une ligne sur laquelle       sont son œuvre. Parmi les œuvres, qui
se considèrent comme une valeur ajou-        de l’art, lui avait consacré un texte        convergence entre diverses écoles de       sèche le linge devant des bâtiments         resteront gravées dans l’histoire du
tée pour la promotion de notre identité      dans le monumental livre qu’il avait         l’art plastique. Sur ses toiles, l’abs-    construits en ruche et prives de soleil,    Maroc, une peinture sur toile de quatre
nationale et de notre projet de société      publié sous le titre «Les arts dans le       trait laisse apparaitre des contours qui   alors qu’il éclate rougeoyant et flam-      mètres sur le thème d’Al Massira, qui
basé sur les principes de l’identité,        monde» chez  Larousse. : «Ma peinture        font deviner l’architecture figurée et     boyant au dehors. Une multitude qui se      a été reproduite sur une pièce de 100
de la modernité et de l’ouverture sur        relève de la nouvelle figuration qui         la silhouette des personnages qui se       rue ou des cavaliers qui chevauchent        DH pour la commémoration des 25
l’autre. L’événement est, en fait, une       sort de l’ordinaire et suscite le choc. Je   meuvent d’une œuvre à l’autre. Les         les nuages a moins que cela figure le       ans de l’accession au Trône de feu
animation culturelle et artistique d’un      peins des personnages imaginaires et         couleurs vives et chatoyantes s’étalent    baroud d’une fantasia dans un pays en       SM Hassan II, et plus tard sur le billet
niveau éminemment professionnel,             fantastiques. A l’instar des artistes de     sous forme de taches tout en caracté-      liesse. D’autres aperçoivent une ville      de 100 DH. Ahmed Ben Yessef n’est
digne du grand Doukkala. Quoi de             la Renaissance, j’essaie de communi-         risant une zone, exprimant un mou-         aussi bien grouillante et vivante que       pas uniquement un peintre. Il a écrit
plus légitime, pour sa 2ème édition,         quer avec mes personnages un par un.         vement ou laissant deviner une émo-        structurée et en cours de civilisation.     et publié également des poèmes et des
que le festival rende hommage à de           Chaque personnage est un état d’âme,         tion. Abdallah Dibaji veut fixer par sa    L’œil de l’artiste transmet a sa main       études critiques.
grands ténors de l’art pictural qui ont                                                                                              une œuvre d’art.
marqué de leurs pinceaux cet art aux                                                                                                 Ahmed Ben Yessef, un pilier de l’école
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