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Le MarocJOURNAL du Changement
N°: 49 - Du 1er au 29 Février 2016 - Directeur de la publication:Driss Tai Prix: 5 DH- 1 Euro
Energies renouvelables au Maroc
Un grand défi pour le royaume
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Désertification, stress hydrique, déforestation, pollution de l’air et de le défi c’est de pouvoir appliquer toutes les lois mises en place, et cela
l’eau… les maux qui menacent l’équilibre écologique du royaume sont avant qu’il ne soit trop tard pour le pays.
nombreux. Mais comment l’Etat compte-t-il y faire face en 2016 ? Cette année, le Maroc a franchi l’étape du manque pour passer
En décembre dernier, le Conseil de gouvernement a enfin adopté le à celle de la rareté en matière d’eau. D’après les derniers chiffres du
projet de loi cadre portant sur la Charte nationale de l’environnement et Haut commissariat marocain aux eaux et forêts et à la lutte contre la
du développement durable. Ce projet de loi prouve bel et Editorial désertification, la part d’eau pour chaque citoyen sera réduite de 49%
bien la volonté de l’Etat marocain d’avancer dans le d’ici 2020. Les raisons ? Les changements climatiques, la désertifica-
processus du développement durable. Nous assis- tion, la grave détérioration des réserves de la nappe phréatique dans
tons depuis quelques années à la naissance d’une le sud du pays, la perte de dizaines de millions de m3 d’eau à cause
conscience environnementale institutionnalisée. du remplissage de plusieurs barrages par la boue. Il faut ajouter à
Ce texte sera l’instrument législatif qui met- cela le fait que seulement 30 milliards de m3 peuvent être considé-
tra au clair les orientations du pays. Cette loi- Energies rés comme ressources nationales en eau, alors que les précipitations
cadre viendra donc renforcer l’arsenal juridique renouvelables… apportent annuellement un volume évalué à 150 milliards de m3 ! Le
ne pas rester lestraitant de l’environnement comme les lois sur pays est donc officiellement menacé par une pénurie dans les années
qui viennent s’il ne prend pas les bonnes décisions. Les conséquences
l’eau, la conservation des forêts, les énergies
renouvelables ou encore la gestion des déchets. pourraient être dramatiques, en particulier sur le secteur agricole -qui
L’Etat a bien compris l’importance de la sau- bras croisés contribue à hauteur de 19% au PIB national- mais également sur la
vegarde de l’environnement, et celle des sécurité alimentaire des Marocains. Le gouvernement en est heureu-
énergies renouvelables. Il n’y a qu’à voir sement conscient, puisque Abdelilah Benkirane a récemment évoqué
le nombre d’organismes étatiques qui la question au parlement, en annonçant que d’ici 2050, le tiers des
ont été créés ces dernières années dans Driss Tai terres agricoles risque de devenir inexploitable. Pas de panique donc,
ces deux domaines. Mais aujourd’hui, l’Etat ne compte pas rester les bras croisés.